Protection de l'environnement - pour un développement urbain et rural durable
La dévastation de l'environnement naturel (parcellisation du paysage, diminution de la biodiversité et des ressources naturelles, désastre climatique) pose d'énormes défis à l'humanité. Il faut donc une autre politique, plus conséquente, qui s'oriente le long de critères durables et respectueux de l'environnement.
Des mesures efficaces visant à instaurer un développement urbain et rural durable, contre la croissance sans borne des profits, sont toutefois bloquées avec persistance par une coalition tacite d'intérêts composée de grands propriétaires fonciers, d'usuriers immobiliers, de banques et de multinationales, ainsi que de leurs alliés politiques et administratifs, qui sont co-responsables des problèmes existants.
Pour déi Lénk, un développement communal durable implique une interaction entre influence publique, participation citoyenne et création de conditions générales par des décisions politiques, afin que des accents écologiques essentiels puissent être posés et que les blocages par le système décrits puissent être remis en question et brisés, à commencer dans les communes.
1) Améliorations des transports publics !
C'est justement dans le domaine des transports que l'on voit que les communes peuvent donner des impulsions importantes. L'introduction de la gratuité des transports publics a créé une condition importante pour leur démocratisation et pour l'abandon de la politique du "tout voiture" responsable d'une partie importante de l'empreinte écologique (footprint) au Luxembourg. En outre, déi Lénk veut mettre en œuvre les objectifs suivants :
1. Développer l'offre de transports publics, y compris l'offre de bus urbains, de bus de nuit, de bus à la demande, notamment dans les zones rurales ;
2. Les transports publics doivent rester sous le contrôle des communes : Pas d'externalisation des services publics vers des prestataires privés, ou remunicipalisation des services externalisés ;
3. La protection des employés par des recrutements sous statut public ;
4. Poursuite de l'extension des lignes de tramway dans la capitale et dans d'autres parties du pays ;
5. Systématiser et développer une offre P&R (Park and Ride) gratuite ;
6. Meilleure coordination entre les bus de ligne et les trains, ou mise en place de "navettes" spéciales là où cela n'est pas possible ;
7. Développement systématique d'un réseau de pistes cyclables sécurisées et construction de voies rapides cyclables intercommunales ;
8. Parallèlement, des voies piétonnes sécurisées (y compris vis-à-vis des cyclistes) doivent être mises à disposition ;
9. Les plans d'aménagement général (PAG) et les plans d'aménagement particuliersl (PAP) publics doivent prévoir les servitudes de passage correspondantes ;
10. Développer l'offre de vélos publics et de vélos électriques ; étendre le réseau de vélos gratuits qui existe déjà dans certaines communes et développer des systèmes similaires dans toutes les communes ;
11. Développer des concepts de transport communaux qui mettent en réseau et en avant les transports en commun, le vélo et les piétons ; mettre à disposition des supports pour vélos aux arrêts de train et de bus ;
12. Mise en place de concepts communaux de modération du trafic et de limitation des vitesses maximales en agglomération, entre les agglomérations ou sur les autoroutes le long des agglomérations, en concertation avec le ministère des Transports ; ceci pour des raisons de sécurité, d'environnement et d'économie d'énergie ;
13. Introduction systématique de centres-villes sans voitures avec des parkings collecteurs là où c'est nécessaire pour ainsi ouvrir ces rues comme espaces de vie ;
14. Mise en place d’un système de car-sharing unique et public pour toutes les communes du pays et de places de stationnement réservées à ces voitures partagées dans les quartiers et villages.
15. Abandon de la politique systématique des contournements des localités, surtout ceux traversant des zones de protection de la nature et des forêts anciennes et précieuses. Recours à des mesures alternatives de restriction du trafic à travers les localités. Au niveau national, introduction d'une réglementation limitative et restrictive visant les voitures avec une motorisation de haute puissance et de grande consommation de carburants fossiles comme les voiture SUV, 4x4 etc.
2) Une politique énergétique durable dans les communes !
La politique énergétique des communes doit s'orienter selon des critères démocratiques, sociaux et écologiques. Aujourd'hui déjà, les technologies énergétiques alternatives permettraient de couvrir la consommation d'énergie électrique d'une ville et de réduire l'influence des grandes centrales énergétiques. Il ne faut pas attendre que les grands groupes soient prêts à innover, mais agir au niveau communal :
1. Réalisation d'un relevé des potentialités dans toutes les communes pour la production d'énergie non fossile dans les domaines du photovoltaïque, de l'énergie éolienne et éventuellement de l'énergie hydraulique ;
2. Installer des panneaux photovoltaïques sur tous les bâtiments appartenant à la commune (là où c'est possible) ;
3. Se lancer dans la production d'énergie alternative sous contrôle public et encourager les initiatives individuelles et coopératives décentralisées de production d'énergie alternative ; promouvoir les réseaux publics de chauffage urbain dans les nouveaux quartiers et, progressivement, dans les anciens quartiers ;
4. Raccordement des communes aux "smart grids" (réseaux électriques intelligents qui intègrent de manière optimale les sources d'énergie alternatives) sous contrôle public centralisé, sous respect du nouveau principe constitutionnel d’autodétermination informationnelle, proposé par déi Lénk et accepté lors du premier vote à la Chambre ;
5. Conseiller systématiquement les citoyens et les entreprises en matière d'énergie et de protection de l'environnement, en mettant l'accent sur des mesures d'isolation efficaces ; faire appel aux compétences de "Climat-Agence" pour établir un plan de rénovation énergétique successif des anciens bâtiments résidentiels et commerciaux de la commune ; prendre contact avec les propriétaires et les locataires ; subventionner en fonction des revenus et conseiller pendant les travaux ;
6. Participation des communes à la recherche d'un acteur public capable de préfinancer des travaux de rénovation et d'accorder des aides non remboursables et des crédits, en fonction du revenu disponible et en tenant compte des coûts énergétiques économisés ;
7. L'énergie est en même temps un droit fondamental. Lutter contre la précarité énergétique croissante en intervenant activement : Identifier et recenser les personnes qui ont des difficultés à payer leurs factures d'énergie et d'eau ; cibler les personnes qui pourraient bénéficier des mesures de solidarité existantes et des aides aux économies d'énergie pour l'isolation et l'achat de nouveaux appareils électroménagers ; proposer des aides proactives plutôt que de simplement répondre aux demandes ;
8. Promouvoir et organiser des services d’entraide mutuelle ou d’économie solidaire préservant les ressources (Repair Cafés, Second Handshops, prêts d’appareils), en les rendant accessibles à tout le monde (concept des tiers lieux) ;
9. Vastes campagnes d'information via les publications communales à disposition et via des publications spéciales adressées à tous les ménages en plusieurs langues et en langage facile ; augmentation des subventions sur le plan communal compte tenu de l'augmentation massive des prix de l'énergie ;
10. Renoncer systématiquement à l'alimentation en électricité nucléaire ;
11. Fixer des critères minimaux d'efficacité énergétique dans le règlement communal de construction (mesures d'économie d'énergie et promotion des énergies renouvelables) ;
12. La production et l'approvisionnement en énergie (gaz et électricité) et en particulier les réseaux énergétiques doivent rester/revenir en mains publiques sous contrôle démocratique, également par les usagers ;
13. Adaptation des règlements communaux en vue de plafonner les prix des prestations énergétiques pour les besoins de base, là où la formation des prix est du ressort des communes (p. ex. Sudenergie) ;
14. Approvisionnement obligatoire exclusivement en énergie renouvelable pour les nouvelles constructions sur le territoire de la commune ; *
15. Initier des assises de l’environnement pour une consommation publique durable ; les avis de ces journées de l’environnement devraient également impacter les entreprises privées, les administrations publiques et les associations ;
16. Pour devenir des actrices sérieuses au niveau de la réduction des émissions de CO2 et réaliser les objectifs du pacte climat, les communes doivent obtenir les informations nécessaires et se donner des objectifs annuels clairs pour leurs propres consommations et en général pour ce qui se passe sur leur territoire. Leurs moyens sont l’incitation et la réglementation, la démarche judiciaire.
3) Protection concrète de l'environnement dans les communes
Il convient d'accorder une attention particulière à la préservation et au développement de l'environnement naturel. C'est pourquoi déi Lénk est synonyme de
1. Application systématique du principe du pollueur-payeur en cas de dommages écologiques ;
2. Protéger, entretenir et développer les zones de loisirs de proximité existantes ;
3. Végétalisation des centres urbains et des places publiques avec des plantes indigènes à haute valeur écologique ; conseils aux ménages pour l'aménagement de leurs espaces verts, mise à disposition de graines et de plants ;
4. Inverser la tendance à l’aménagement de jardins en gravier dans le règlement de construction ;
5. Renaturation des cours d'eau et contrôle continu de la qualité de l'eau ;
6. Renoncer aux pesticides dans les installations publiques ;
7. Veiller au respect de la réglementation sur l’emploi de pesticides et d’autres polluants sur le territoire communal et prendre des mesures adéquates en cas de contravention ensemble avec les instances compétentes ;
8. Mesures efficaces également contre la pollution lumineuse contribuant à la détérioration des relations sociales et des écosystèmes ;
9. Reboisement de la forêt appartenant à la commune selon des critères de durabilité ; développer une stratégie concordante avec les propriétaires privés ;
10. Campagnes d'information et de sensibilisation sur les paysages naturels des communes ;
11. Échelonnement des taxes sur l'eau en fonction de la consommation ; une quantité de base doit être gratuite ;
12. Investissements dans le réseau de distribution d'eau pour éviter les fuites ;
13. Plan d'action pour l'installation de réservoirs de récupération d'eau de pluie dans les bâtiments municipaux ;
14. Soutien financier pour la construction de réservoirs privés de récupération d'eau de pluie et de moyens techniques pour économiser l'eau potable ;
15. Dans tous les plans d'aménagement particuliers, prévoir obligatoirement un espace pour les bassins de récupération des eaux de pluie et les doubles conduites d'eau, ainsi que la végétalisation des toits, et intégrer ces éléments dans le plan d'aménagement général et la réglementation des constructions ;
16. Création par l'administration communale d'un guide de l'écoconstruction propre à la commune, qui devra être suivi pour tous les futurs projets de construction de la commune ;
17. Libérer dans les quartiers et les localités des lieux publics de vie commune, si possible sans voitures, avec des logements pour seniors, des aires de jeux, des petits parcs, des petits potagers publics ;
18. Promouvoir les projets de jardinage communautaire, les jardins ouvriers et la culture urbaine de fruits et légumes, en renonçant aux pesticides et avec la participation active des citoyennes ;
19. Soumettre les subventions et aides de la commune aux associations à une gestion responsable de la nature et de l’environnement (« green events ») ;
20. Soutenir la consommation sans emballage, ou à emballage réutilisable, sur le terrain de la commune ;
21. Continuer à développer un système communal resp. intercommunal de tri des déchets, pour garantir un réel recyclage des matières premières et transformer les déchets en ressources.
4) Développement de l'espace public et urbanisation intelligente
L'urbanisation intelligente et la revalorisation conséquente de l'espace public sont des conditions de base pour un développement urbain durable. La commune doit assumer pleinement la responsabilité et la compétence pour l’aménagement urbain et restreindre l’influence des propriétaires et promoteurs commerciaux privés. Cela signifie :
1. Pas de privatisation de l'espace public ;
2. Établir un plan de développement à moyen et long terme des communes avec la participation de la population ;
3. Évaluation de l'impact social et environnemental dans le cadre de cette planification du développement pour toutes les décisions et projets importants ;
4. La commune doit prendre toutes les mesures pour garantir à toutes les personnes (notamment celles aux besoins dits spécifiques) la mobilité et l’accessibilité de tous les lieux ouverts au public (voir aussi loi du 7 janvier 2022 portant sur l’accessibilité à tous des lieux ouverts au public, des voies publiques et des bâtiments d’habitation collectifs) ;
5. Les projets de construction de logements ne doivent pas contribuer à la poursuite du mitage des communes ;
6. Dans les zones d'habitation, il faut en principe aussi créer des espaces commerciaux pour les commerces de détail et les petites entreprises artisanales, notamment pour favoriser des trajets plus courts ; des espaces de communication et de loisirs pour les habitants doivent être disponibles dans l'environnement résidentiel et les infrastructures nécessitées couramment (poste, banque, services médicaux et paramédicaux) doivent être garanties ; par ce biais et en limitant les activités commerciales dans les zones d’activités économiques appartenant à la commune ou à l'intercommunalité, il s'agit aussi de prévenir la création de grandes surfaces commerciales en rase campagne ;
7. La commune devrait, dans la mesure du possible, créer ses propres locaux commerciaux et les louer à prix réduit à des entreprises commerciales (locales) ; cela peut également être mis en œuvre sous la forme de "pop-up stores", qui sont ensuite proposés à des entreprises nouvellement créées via des locations de courte durée ;
8. Les terrains agricoles appartenant aux communes ne doivent pas être donnés en exploitation à l’industrie agroalimentaire, mais réservés à des exploitations familiales ou coopératives locales ;
9. La planification du développement doit s'inscrire dans un cadre régional transfrontalier ;
10. Les jumelages de villes doivent être relancés et développés et la coopération solidaire doit être mise en avant ;
11. Les initiatives visant à soutenir les projets Nord-Sud doivent être encouragées ;
12. Établir une liste de tous les bâtiments à protéger dans la commune, mais aussi d’une façon plus générale veiller à la préservation du patrimoine architectural et urbanistique, et à une intégration harmonieuse de l’ancien et du nouveau ;
13. Éviter les zones d’inondation pour les prochains projets d’urbanisation et revoir les dispositions réglementaires au regard des changements climatiques ;
14. Garantir l’accès à la nature pour tous les nouveaux projets d’urbanisation (parcs, verdissement des rues et places, transport public vers les forêts proches).
Démocratie dans les communes
1) Participer aux décisions !
La participation de tous les citoyens vivant dans une commune aux décisions sociales est la condition de base pour le bon fonctionnement d'une communauté. Pour déi Lénk, il s'agit de donner une forme concrète à cette participation démocratique et de la mettre en œuvre dans les communes à tous les niveaux. C'est pourquoi déi Lénk s'engage pour :
1. L'implication des citoyennes étrangères dans le processus électoral communal par le biais d'une campagne conséquente pour leur inscription sur les listes électorales ;
2. La participation des citoyens à l'élaboration d’un budget communal sous la forme du budget participatif ;
3. Mise en place de processus de participation citoyenne pour tous les projets et décisions importants
4. Information et échange continus avec la population lors de l'élaboration de grands projets ;
5. Impliquer les citoyennes dans les planifications conceptuelles des communes en introduisant des forums communaux sur les aspects sociaux importants et les questions d'avenir ("assises sociales, assises culturelles", forums de la jeunesse, etc ;)
6. Réunions annuelles d'information et de consultation dans tous les quartiers ou localités sur les travaux d'infrastructure prévus pour l'année à venir, suivies d'un rapport détaillé à tous les ménages concernés ;
7. Introduction de comités citoyens dans tous les quartiers, respectivement localités, selon le principe du tirage au sort et avec des compétences fixes ;*
8. La mise à disposition dans les quartiers d’un local permettant à tous et toutes de se réunir, d’échanger et de s’exprimer au niveau politique.
2) Politique communale transparente !
Les décisions des conseils échevinaux et communaux ainsi que de l'administration communale doivent être prises de manière transparente et démocratique, tant au niveau institutionnel que dans les relations avec les citoyennes. Cela implique :
1. Mettre à disposition du public le rapport analytique des réunions du conseil communal ou le rapport intégral dans les meilleurs délais, avec une traduction au moins en français ;
2. La retransmission vidéo directe (via Internet) de l'ensemble de la réunion du conseil communal dans toutes les grandes communes avec une traduction ;
3. Pages Internet sans barrières (accessibles aux aveugles et aux malvoyants ; formulations en langage facile) ;
4. Implication conséquente (obligatoire, réglementée par un quorum minimum) des citoyens et organisations intéressés dans le travail des commissions consultatives ; l'implication doit avoir lieu peu de temps après les élections par le biais d'appels publics et d'un recrutement actif d'organisations locales ; une introduction (et/ou une formation) au thème de la commission devrait également être proposée ; en cas de participation des partis politiques, tous les partis du conseil communal devront y être représentés;
5. Les rapports des commissions communales doivent être rendus accessibles au public, à l'exception du traitement des questions personnelles ;
6. Les avis ou recommandations des commissions sur les projets à venir de la commune doivent être pris en compte et appliqués autant que possible par le collège échevinal ; si cela n'est pas possible, le collège échevinal doit le justifier auprès du conseil communal et de la commission ;
7. Les avis/recommandations d'instances supérieures (p.ex. Commission à l'Aménagement du Territoire, Administration de l'Environnement), qui doivent obligatoirement être demandés lors de différentes entreprises de la commune (p.ex. projet de construction/plan d'aménagement particulier), devraient être pris en compte et appliqués autant que possible par le collège échevinal ; si cela n'est pas possible, le collège échevinal doit le justifier auprès du conseil communal ;
8. Création d'organes consultatifs publics dépassant le cadre des partis et empêchant tout "favoritisme" (par ex. en matière de politique de recrutement) ; *
9. Obligation d'information du collège échevinal et de l'administration vis-à-vis du conseil communal, du public et des citoyennes individuelles concernées ;
10. Elaboration d'une charte communale des droits civiques régissant les relations entre l'administration communale et les citoyennes en ce qui concerne la consultation des affaires communales, la circulation de l'information, les réclamations, etc ;
11. Les communes devraient nommer un(e) médiateur(trice) communal(e) indépendant(e) du conseil échevinal ;
12. Droit de recours et de proposition institutionnalisé, tant pour les individus que pour les associations et les groupes de citoyens ;
13. Améliorer le travail administratif en organisant des forums avec le personnel pour discuter des tâches et des objectifs des différents services et de leur proximité avec les citoyens ;
14. Des bureaux de citoyens dans toutes les grandes communes, avec des horaires d'ouverture adaptés aux besoins des citoyennes.
3) Égalité des chances dans les communes !
La démocratie est impensable sans égalité des chances. La lutte pour l'égalité des droits pour tous joue également un rôle décisif au niveau communal. déi Lénk s'engage pour :
1. Bureaux de l'égalité dans toutes les grandes municipalités, ou au niveau régional ;
2. Commissions consultatives pour l'égalité dans toutes les municipalités du pays ;
3. Développer des plans communaux pour l’égalité entre femmes et hommes qui ne se limitent pas au domaine administratif interne de la commune, mais qui englobent tous les domaines sur le territoire de la commune ;
4. Composition paritaire des commissions communales ;
5. L’élaboration d'un budget communal qui vise l'égalité entre hommes et femmes (gender budgeting), avec des plans d'action pour remédier aux éventuelles discriminations et des évaluations régulières de ces plans d'action ;
6. Les rues et les places doivent être nommées en priorité d'après des femmes méritantes du Luxembourg et du reste du monde, afin de compenser progressivement la présence inégale des femmes dans l'espace public ;
7. L'ensemble du personnel communal doit participer à des formations sur le thème de l'égalité des sexes, en particulier le personnel travaillant dans les structures d'accueil des enfants et dans la communication avec l'extérieur ;
8. Les droits et les préoccupations des personnes LGBTIAQ+ doivent être respectés et mis en œuvre sur le plan communal.
4) Renforcer l’inclusion sociale et le vivre ensemble pour les citoyens non-luxembourgeois au niveau communal !
Réduire activement toutes les barrières qui empêchent les citoyennes non luxembourgeoises de participer pleinement dans toutes les sphères de la société (social, culturel, éducation, bénévolat, politique…) représente un défi démocratique majeur pour nos communes. Leur participation à la vie sociale et politique est indispensable et des discriminations existantes doivent être abolies. En 2022, une nouvelle loi a enfin supprimé la durée de séjour minimale pour obtenir le droit de vote (5 ans) et a étendu la possibilité de s'inscrire sur les listes électorales à 55 jours avant le scrutin. Mais pour augmenter de manière significative le pourcentage d'inscription sur les listes électorales, qui n'était que de 22,8% des électeurs lors des dernières élections, d'autres mesures de promotion sont nécessaires. déi Lénk veulent :
1. Inviter par lettre personnalisée toutes les résidentes majeures non luxembourgeoises à s'inscrire sur les listes électorales et leur expliquer les démarches à suivre et les possibilités qui en découlent pour influer sur la politique communale en tant qu'électeurs et, par exemple, en tant que candidats
2. De même, attirer l'attention de toutes les concitoyennes non luxembourgeoises qui viennent s'inscrire comme habitantes ou qui se présentent aux guichets communaux pour une autre raison sur la possibilité de s'inscrire sur les listes électorales pour les élections communales et leur offrir l'aide nécessaire sur place ;
3. L'orientation multilingue de la politique d'information et de communication de la commune sur les services qu'elle propose (par ex. également en portugais, farsi, arabe, italien, serbo-croate, etc. ) ;
4. Le renforcement de la collaboration entre l'administration communale et les représentants des organisations d'étrangers, y compris au sein de la commission communale d'intégration ;
5. Encourager de manière ciblée la participation de citoyennes étrangères aux commissions consultatives et les rendre inclusives en conséquence (en ce qui concerne la langue courante) ;
6. Traduction simultanée systématique lors des réunions d'information publiques ;
7. La création d'un "Forum de la Citoyenneté", où les besoins sont analysés et les plans d'action établis ;
8. Le soutien ciblé d'associations et d'organisations dans le développement de projets interculturels et le développement et la promotion du travail socioculturel communautaire ;
9. Adhérer au « Pakt Vum Zesumme Liewen » lancé par le Ministère de la Famille et de l’Intégration ensemble avec le SYVICOL (syndicat de toutes les communes au Luxembourg)
10. Le développement et l'extension d'un plan communal pour l’inclusion sociale et le vivre ensemble transversal ;
11. Une promotion ciblée des fêtes et initiatives de voisinage ;
12. Prendre des mesures spécifiques pour les réfugiés (cours de langue, participation à la vie associative) ;
13. Mise en place d'une infrastructure de soutien régionale ou intercommunale pour les personnes ayant fui leur pays, soutien aux organisations des communautés ;
14. Organiser des tables rondes sur l’inclusion sociale et le vivre ensemble au niveau communal ou régional ;
15. Actions préventives contre le racisme et toutes formes de xénophobie ;
16. Rendre visible l’interculturalité dans l’espace public.
5) Contre la privatisation des services municipaux
Les pouvoirs publics sont les garants d'une participation égale et démocratique à la vie sociale grâce au "service public". La participation démocratique est possible lorsque les services ne sont pas organisés de manière commerciale, mais en fonction des besoins. C'est pourquoi déi Lénk s'oppose à la privatisation ouverte ou rampante des services publics, également au niveau communal, qui signifie notamment la suppression de l'influence et du contrôle démocratiques. Au contraire, les services communaux doivent être étendus, gérés de manière transparente et avec la participation des utilisateurs. Cela signifie :
1. Ne pas confier les services publics à des entreprises privées et réintégrer les externalisations créées dans le service public ;
2. Remunicipalisation des services publics privatisés, notamment dans les domaines de l'énergie, des déchets, des transports publics et des institutions socio-éducatives ;
3. Favoriser les logiciels libres et open source pour équiper l’informatique des services communaux et sortir de la dépendance des grandes entreprises technologiques, qui construisent des monopoles. Ainsi, le développement de ces logiciels sera fortement soutenu et les compétences et l’autonomie dans ce secteur seront renforcées au Luxembourg et dans ses communes ;
4. Les investissements communaux ne doivent pas être financés par des PPP (partenariats public-privé) (ce qui équivaut dans la plupart des cas à une privatisation partielle), mais doivent être réalisés par les pouvoirs publics en régie propre ;
5. Rejeter le principe du recouvrement des coûts des services publics. Il implique en effet que les utilisateurs finaux paient tous les coûts. Or, les utilisatrices sont fondamentalement inégales en ce qui concerne leurs possibilités de participation. Le recouvrement des coûts signifie l'exclusion des services. La gratuité signifie l'ouverture des services, comme c'est le cas pour les transports publics gratuits. La politique des taxes communales doit s'en inspirer, du moins avec des tarifs échelonnés qui tiennent compte de l'utilisation parcimonieuse des ressources. Les droits sociaux universels ne doivent pas être remplacés, par principe et de manière permanente, par une politique sociale sélective ("politique du bureau des pauvres").
6. Les services publics doivent également pouvoir être critiqués. Créer des forums d'usagers institutionnalisés pour les services publics, qui contribuent à l'amélioration des services publics par leurs propositions et leurs critiques ;
7. Préserver et développer le patrimoine immobilier communal ;
8. Les coûts de la réhabilitation devraient être pris en charge par l'ancien exploitant industriel conformément au principe du pollueur-payeur ; le transfert des terrains à la commune devrait se faire en principe à titre gratuit ;
9. Les communes doivent être revalorisées en tant qu'institutions démocratiques, l'autonomie communale doit être défendue et étendue. C'est pourquoi déi Lénk s'engage également au niveau national pour que les décisions des conseils communaux ne puissent être contrôlées par le ministère de l'Intérieur que dans la mesure où elles ne sont pas contraires à des intérêts publics généraux. D'une manière générale, il s'agit d'élargir considérablement la marge de manœuvre des communes dans des domaines centraux de la société. Les communes doivent disposer de la liberté de pouvoir poser des accents politiques décisifs sur les questions de redistribution des richesses créées et de transformation écologique de notre société. déi Lénk s'engage à tous les niveaux pour ce droit démocratique fondamental des citoyens.
Il est sous-entendu que cette autonomie communale en matière de redistribution des richesses de haut en bas devra être limitée au pouvoir d’attribuer plus que les minimaux ou quotas nationaux et non pas moins, selon le principe de non-régression sociale.
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Politique sociale dans les communes !
Les communes doivent assumer leur rôle dans le développement social, qui ne peut se réduire à une politique plus ou moins caritative et paternaliste. Elles ne peuvent se décharger de cette responsabilité ni sur les offices sociaux, ni sur l’unique intervention de l’Etat ou la bonne volonté des acteurs privés. Afin de garantir un développement social cohérent et plus égalitaire, elles doivent se munir d’instruments efficaces : services de développement social, rapports sociaux, assises sociales, coordination systématique de tous les acteurs du secteur social, et veiller à une large participation démocratique, surtout des personnes et institutions concernées. La compétence des communes pour une politique de développement social devrait être inscrite explicitement dans la loi communale.
1) Une politique fiscale sociale et équitable dans les communes !
Les communes et leurs citoyens sont les premiers à être confrontés aux effets des crises sociales. Bien qu'elles ne puissent pas assumer seules la responsabilité de l'évolution de la société et en maîtriser les maux, il existe des points de départ concrets pour, d'une part, atténuer les problèmes sociaux de manière préventive et proactive et, d'autre part, exercer une pression sur les niveaux politiques supérieurs. Par sa politique fiscale et de taxation, la commune peut poser des jalons importants et lutter contre la ségrégation sociale :
1. Les recettes communales proviennent de moins en moins de l’impôt commercial, qui est prélevé sur les gros bénéfices des entreprises. Pourtant, les communes peuvent en partie influencer elles-mêmes ces recettes par le biais de leur propre taux communal, mais elles le font souvent à la baisse afin d'attirer les entreprises. La contribution concrète de chaque entreprise reste en outre cachée au conseil communal, de sorte que cette partie historiquement importante des recettes communales est dominée par l'esprit de concurrence néolibéral et diminue constamment. Nous voulons donc veiller, par une modification de la loi, à une revalorisation générale des impôts sur les bénéfices et à la transparence de leur perception. D'ici là, nous nous efforcerons de faire en sorte que le plus grand nombre possible de communes se mettent d'accord sur une augmentation harmonisée des taux d'imposition. Car le montant nécessaire aux investissements de l'avenir au niveau des communes, entre autres dans la construction de logements abordables, doit de plus en plus être prélevé sur l'économie, au lieu que les bénéfices spéculatifs y crèvent le plafond ;
2. Modulation des taxes et des prix communaux pour les besoins vitaux de base (eau, eaux usées, déchets, électricité, gaz) selon des critères sociaux et écologiques ;
3. Création d'un modèle de financement alternatif pour garantir les revenus des communes sans augmenter la charge globale des citoyens ;
4. Appliquer des critères écologiques, éthiques et sociaux aux achats de la commune.
2) Un logement abordable pour tous !
La pénurie de logements au Luxembourg est dramatique. Il manque des logements abordables dont le besoin est urgent. Il ne s'agit pas seulement de gérer la pauvreté existante, mais de mettre en place une politique sociale active qui mise sur des logements abordables pour tous. Les communes ont ici des possibilités concrètes d'aménagement qu'elles devraient saisir pour soutenir activement la construction de logements :
1. Les communes doivent s'engager à mettre à disposition au moins 10% de l'ensemble du parc de logements sous forme de logements locatifs publics d'ici 2030 ;
2. Les communes doivent utiliser pleinement le nouveau Pacte Logement 2.0 et créer des logements locatifs abordables sur les surfaces qui leur reviennent. Les communes se voient rembourser jusqu'à 75% des coûts par l'État. Si la commune ne dispose pas des ressources nécessaires pour mener à bien ces projets en régie propre, elle peut également les confier à un promoteur immobilier public ;
3. Il doit être exclu que sur des terrains qui appartiennent à une commune, du logement privé qui pourra être revendu sur le marché privé puisse être construit. Le logement abordable locatif en main publique ainsi que le logement coopératif doivent être les formes de propriété du logement réservées pour ces terrains ;
4. Le logement locatif public appartenant à la commune devrait aussi aller en particulier à des groupes sociaux qui ont un accès plus difficile au marché du logement en raison de leurs faibles revenus (par exemple des familles monoparentales, des familles nombreuses, des personnes handicapées, des bénéficiaires de REVIS, des réfugiés reconnus, etc.) ; le loyer doit être fixé en fonction du revenu disponible des locataires ;
5. Des projets pilotes devraient également être mis en œuvre sur le territoire de la municipalité afin de répondre aux besoins des personnes socialement exclues (par exemple, des projets "logement d'abord" pour les sans-abris) ;
6. A court terme, des logements d'urgence communaux devraient être créés dans chaque commune ; actuellement, très peu de communes disposent de logements d'urgence et la demande ne cesse d'augmenter ;
7. Chaque commune devrait prévoir une part fixe de son budget annuel pour la création de logements publics communaux (construction neuve, rachat avec réhabilitation ou rénovation) ;
8. Etablir au sein des communes un inventaire des terrains constructibles appartenant aux communes, à l'Etat ou à d'autres institutions publiques ou semi-publiques. Débattre ensuite au sein du conseil communal des possibilités de construction de logements et notamment de logements abordables en mains publiques, en collaboration avec le Fonds de Logement et la Société Nationale des Habitations à Bon Marché. Intégrer le Fonds de compensation commun au régime général de pension dans le débat sur les nouvelles mesures de financement. Intégrer les conclusions du débat dans le PAL (plan d'action local logement) que chaque commune membre du Pacte Logement 2.0 doit élaborer ;
9. Dans chaque grande commune, un département spécifiquement dédié au logement (service logement) devrait être créé ; celui-ci devrait notamment jouer un rôle important en matière d'information des citoyens (par exemple : sur les aides au logement existantes, les aides à la rénovation, les rénovations énergétiques, etc.) ;
10. La commission des loyers devrait être renforcée et faire l'objet d'une promotion plus active de la part de l'administration communale, afin qu'elle puisse jouer son rôle d'organe local de conciliation en cas de conflits dans les rapports locatifs ;
11. Des projets d'habitat alternatif (habitat intergénérationnel, colocation, coopératives de logement, etc. ), pour lesquels il existe désormais de nombreuses initiatives issues de l'économie solidaire, doivent être encouragés de manière ciblée par les communes ;
12. Activer des terrains en friche. Afin de lutter contre la spéculation foncière, de grands terrains potentiellement constructibles qui restent longtemps inutilisés doivent être davantage taxés par les communes. Si le terrain reste malgré tout inutilisé, la commune doit engager une procédure d'expropriation, déjà prévue dans le Pacte Logement, mais qui n'est guère appliquée actuellement ;
13. Les logements vacants doivent être mis à profit. En priorité, les logements vacants doivent d’abord être recensés. Les logements vacants depuis plus d’un an sans justification doivent être soumis par les communes à une taxe à la charge des propriétaires, taxe qui sera doublée chaque année ;
14. Alternativement, les logements vacants pourraient être rendus utilisables par l'intermédiaire de l'AIS (agence immobilière sociale) nationale ou d'un équivalent local (p.ex. : AIS Kordall). De manière générale, les acteurs de la GLS (gestion locative sociale), comme l'AIS, qui sont actifs sur le territoire communal ou qui souhaitent le devenir, devraient être soutenus au mieux par l'administration communale ;
15. Chaque commune devrait introduire son label pour certifier la qualité des chambres meublées. Le label garantit en même temps que le bailleur offre le logement conformément aux dispositions légales. La commune peut en outre mettre à disposition une liste publique desdits logements et/ou, le cas échéant, jouer un rôle d'intermédiaire ;
16. Contenir et réglementer les activités organisées par Airbnb et les plates-formes similaires. *
3) Politique sociale de l'éducation : de la crèche à l'apprentissage tout au long de la vie !
Le système éducatif luxembourgeois accentue les différences sociales, en particulier chez les enfants issus de l'immigration. Ces dernières années, l'attribution des enseignants a été retirée des mains des communes et le ministère de l'Éducation nationale mène une politique d'austérité par le biais d’une uniformisation du nombre moyen d'élèves par classe. Ainsi, dans certaines communes, le nombre d'élèves par classe augmente d'année en année. La condition de base pour le maintien de la qualité de l'école publique est donc la révision de cette règlementation dans le sens d'une réduction du nombre moyen d'élèves par classe de 16 à 14. Les communes restent compétentes pour les bâtiments scolaires, les crèches et de nombreux autres domaines, et elles peuvent prendre des initiatives concrètes dans ce domaine et influencer la politique publique en matière d'éducation. "L'éducation" doit être comprise ici comme un concept global : de la crèche à la formation continue tout au long de la vie. C'est pourquoi il faut :
1. Introduire ou développer systématiquement des écoles inclusives gratuites à plein temps, des structures d'accueil adaptées aux enfants, des offres préscolaires et des crèches avec le personnel socio-éducatif correspondant ; (GT)
2. Construire de nouveaux espaces scolaires dans les grandes communes de manière décentralisée selon le principe de "l'école de quartier" ; la préférence est donnée à la construction de petites écoles (1 à 2 cycles complets de 9 ans; 150 à 300 enfants) ; la taille des écoles ne dépassera pas 3 cycles complets (450 enfants) ;
3. En cas de nouvelle construction, prise en compte de l'"entité scolaire", c'est-à-dire les écoles, y compris les maisons relais, ne sont pas réparties sur différents sites, mais restent limitées à un seul site ;
4. Renforcer les investissements dans des espaces scolaires de qualité ;
5. Equiper en quantité suffisante toutes les entités scolaires avec le matériel informatique approprié pour permettre à tous les élèves de pouvoir utiliser tous les manuels scolaires et sites informatiques de l’Éducation nationale afin d’acquérir les compétences prévues dans le plan d’études“ ;
6. Encouragement conséquent des enfants défavorisés socioculturellement;
7. Offre généralisée d'aide aux devoirs et de conseils aux parents ;
8. Promouvoir l'inclusion dans toutes les écoles afin qu'elles soient des écoles pour tous les enfants ;
9. Soutenir les projets pédagogiques innovants__,__ préserver la continuité des équipes pédagogiques lors de l'établissement de l'organisation scolaire et veiller à ce que tous les projets pédagogiques soient évalués ;
10. Création d'écoles de la nature, d'écoles de la forêt, d'écoles techniques et de jardins d'enfants en forêt ; réintroduire la nature dans les cours d’école et dans les espaces de vie des enfants ; l’espace urbain ne doit plus être une barrière à la communication avec la nature;
11. Développement de structures de codécision pour le personnel enseignant, les parents et les enfants ;
12. Garantir une offre communale de cours de langue ;
13. Proposer des cours d'alphabétisation pour enfants, jeunes et adultes ;
14. Soutenir les possibilités de formation et de formation continue pour les adultes (école de la 2e chance) ;
15. Création d'universités populaires et de bibliothèques/médiathèques communales ;
16. Organiser des formations continues pour mieux sensibiliser le personnel enseignant et les éducateurs aux questions de migration et d'égalité des chances, afin de résister à toutes les idéologies toxiques pour le vivre ensemble, comme le racisme, le sexisme, les fondamentalismes religieux, l’antisémitisme, l’islamophobie, la xénophobie, etc. ; proposer à tous les enseignants des outils antiracistes pour travailler avec les enfants ;
17. Proposer/encourager des formations continues reconnues par l'État dans le domaine de l'éducation des adultes, en tenant compte de la situation linguistique des participants ;
18. Répartir davantage les postes d'enseignants obtenus par le biais du contingent entre les différentes écoles de la commune, selon des critères socioculturels et pédagogiques, afin que la plupart des ressources soient utilisées là où elles sont le plus nécessaires ;
19. Créer les conditions en termes de locaux et de personnel pour garantir l'accès de tous les enfants scolarisés aux Maisons Relais qui en font la demande et faire disparaître les listes d'attente ;
20. Veiller à garder les cantines scolaires sous l’emprise communale, notamment pour pouvoir prendre recours plus facilement à la production notamment maraîchère locale et permettre la variabilité et la qualité des plats ;
21. Améliorer l'accès aux activités musicales, artistiques et sportives pour les enfants fréquentant les Maisons relais : en adaptant les horaires d'ouverture, en mettant à disposition du personnel d'accompagnement, en améliorant la collaboration avec les institutions, associations, artistes et sportifs intéressés ;
22. Promouvoir le jeu vis-à-vis de tous les acteurs agissant par rapport aux enfants, donc les parents, les enseignants ou le personnel éducatif, veiller à ce que le jeu des enfants soit respecté dans toutes les décisions de la commune, redéfinir les voiries, là où il est possible, comme espaces de vie et de jeu, créer dans les écoles et les foyers scolaires des espaces qui permettent le jeu des enfants.
Le jeu est un élément indispensable dans l’apprentissage et le développement de l’enfant et du jeune vers un citoyen responsable.
4) Participation de tous à la communauté : de l'enfant à la personne âgée
Alors que les enfants et les jeunes sont l'avenir de notre société, les personnes âgées représentent l'expérience de notre société. Dans tous les domaines et situations de la vie des personnes - du petit enfant aux personnes âgées - les communes peuvent et doivent prendre des mesures adaptées afin de répondre aux besoins spécifiques de chacun et de permettre à tous de participer à la communauté :
1. Développer un plan communal pour les enfants avec des objectifs concrets, des échéances, des moyens financiers correspondants et des évaluations publiques régulières ; les enfants doivent avoir la possibilité de faire part de leurs besoins et de participer à l'élaboration de ces besoins ; des professionnels formés à cet effet sont nécessaires pour identifier les besoins des enfants et y répondre ;
2. Associer les enfants et les jeunes à tous les projets qui les entourent comme l’école, la gestion des espaces publics, les foyers scolaires etc. ; ils peuvent participer dans les domaines où ils sont spécialistes. Pour ceci, des formes de participation variées peuvent être choisies selon le contexte communal. Des compétences propres et des moyens financiers doivent toujours y être prévus pour assurer un réel fonctionnement (« Kannerbüro », Conseil communal des enfants, Conseil communal des jeunes, groupes de jeunes autogérés, ...) ;
3. Élargir l'offre communale de loisirs pour les enfants pendant les vacances scolaires ;
4. Création d'aires de jeux adaptées aux enfants dans tous les quartiers de la ville avec leur concours ;
5. Créer des rues, places et quartiers sans voitures là où il est possible de la faire, alternativement interdire temporairement l’accès à ces rues ou réduire les vitesses de circulation ;
6. Développer un plan communal de la jeunesse avec des objectifs concrets, des échéances, des moyens financiers correspondants et des évaluations publiques régulières ;
7. Création d'équipements communaux pour les jeunes (maisons de jeunes, lieux de rencontre pour les jeunes...) avec une place pour l'autonomie et la participation, y compris dans la planification ;
8. Élargir l'offre de loisirs pour les jeunes ;
9. Soutien financier ou logistique d’initiatives de jeunes qui ne sont pas membres d’une association ;
10. Favoriser des colonies de rencontre avec des jeunes d’autres cultures ;
11. Des forums de jeunes réguliers doivent servir à ce que les jeunes puissent eux-mêmes faire part de leurs propositions et de leurs besoins dans le cadre du débat public ;
12. Travail ciblé sur la jeunesse et mesures de soutien pour les jeunes socialement défavorisés ;
13. Mise en place d'un réseau de "travailleurs de rue" (streetworkers) ayant pour objectif un travail social de proximité et préventif auprès des jeunes ;
14. Développer une politique communale de l'emploi pour les jeunes ;
15. Création de logements encadrés pour les jeunes afin de soutenir les jeunes qui ne peuvent plus vivre avec leur famille ;
16. Promouvoir des projets intergénérationnels dans tous les domaines de la vie en commun ;
17. Offres communales de maisons de retraite décentralisées ;
18. Des forums de seniors pour établir une analyse des besoins communaux avec la participation active des citoyens âgés et des organisations qui les représentent ;
19. Création de centres de jour communaux décentralisés avec une offre correspondante d'activités de loisirs ;
20. Des mesures permettant de mener une vie aussi autonome que possible à domicile (logement assisté, télé-alarme, repas sur roues, aide-ménagère, aides au transport, etc.) ;
21. Offrir des possibilités de formation continue aux seniors et garantir leur participation à la vie publique ;
22. Création de logements adaptés aux personnes handicapées ;
23. Installations publiques, accès, trottoirs et passages accessibles aux personnes handicapées ;
24. Respecter la proportion de personnes handicapées dans le personnel de l'administration communale, comme le prévoit la loi.
5) Politique de lutte contre la pauvreté et l'exclusion dans les communes !
Pour déi Lénk, il s'agit de combattre les formes anciennes et nouvelles de pauvreté et d’exclusion par des concepts et des mesures cohérents, par le biais de :
1. Création d'offices locaux (ou régionaux) de développement social dotés de personnel qualifié et de ressources adéquates ;
2. Un rapport social communal continu avec des objectifs de planification, des calendriers et une évaluation régulière des mesures adoptées ;
3. Une politique locale de l'emploi qui ne se limite pas aux CIGL, créant très peu d'emplois fixes, mais qui s'étend au soutien (financier, marchés publics, mise à disposition de main d'œuvre et de formation, expertise, etc.) de l'économie sociale et solidaire coopérative et non lucrative sous forme de maraîchage et de vente, d'épiceries solidaires, de prestations artisanales, de services ;
4. Les communes, surtout rurales, doivent se prémunir des déserts médicaux suite au manque de généralistes attendu dans les prochaines années, en prévoyant des infrastructures collectives pour cabinets médicaux et paramédicaux dans les bâtiments publics ;
5. Initiatives de prévention de la dépendance et d'aide aux personnes dépendantes ;
6. Points d'accueil décentralisés dans toutes les grandes communes pour les sans-abris (foyers de nuit, centres de jour), avec du personnel qualifié et un suivi individuel, dans le but d'une participation égale à la vie sociale ;
7. Des services sociaux qui se donnent les moyens de ne pas gérer les personnes qui leur sont confiées comme de simples "clients", mais qui leur donnent aussi les moyens de défendre eux-mêmes leurs droits de locataires, de salariés, d'assurés sociaux ;
8. La commune doit promouvoir activement la participation collective des personnes aux orientations et aux décisions de politique sociale qui les concernent ;
9. Un soutien financier au niveau communal pour soulager financièrement les ménages n’arrivant plus à joindre les deux bouts. Cette aide serait accordée obligatoirement aux bénéficiaires de l’allocation de vie chère et facultativement aux demandeurs refusés par le FNS sur présentation du dossier et du motif du refus.
6) De meilleures conditions de travail !
La commune a un rôle important à jouer dans la politique communale de l'emploi et dans la lutte contre la hausse du chômage et les contrats de travail précaires. déi Lénk s'oppose à toute dégradation des conditions de travail du personnel communal et demande donc :
1. Maintien et création d’emplois qualifiés, sûrs, durables et inclusifs dans le secteur communal en développant les offres de services publics ;
2. Empêcher le népotisme et le favoritisme politique en créant une commission de recrutement qui conseille le conseil municipal sur la base de critères objectifs ;
3. Impliquer les délégations et les assemblées du personnel dans la définition des procédures de travail internes ;
4. Création de comités d'utilisatrices qui peuvent être consultés lors de la conception des services municipaux, tels que les transports, les réseaux d'énergie ou les services sociaux ; dans la limite du possible les impliquer dans la définition des procédures de travail internes ;
5. Les municipalités doivent refuser l'offre de l'État d'une main-d'œuvre bon marché à des conditions précaires et créer des postes selon les conditions de la convention collective ou des statuts. Les postes de fonctionnaires doivent continuer à être occupés par des fonctionnaires ;
6. Les communes doivent jouer un rôle de pionnier en matière de réduction du temps de travail ;
7. Pas de sous-traitance du personnel communal à des entreprises privées ;
8. Les communes doivent proposer aux personnes qu'elles engagent sous conditions de Revis ou d'allocations de chômage une formation continue, dans le domaine dans lequel elles travaillent, et leur ouvrir la perspective d'un emploi fixe ;
9. Les communes doivent engager davantage de personnes avec besoins spécifiques et prévoir les adaptations nécessaires pour ces postes de travail en termes d’infrastructure, mais aussi de sensibilisation et de formation du personnel de l’équipe concernée.
7) Une politique culturelle participative dans les communes !
Une politique culturelle progressiste vise à encourager la créativité, enseigne la reconnaissance et le respect de l'autre, crée et renforce la conscience de sa propre histoire. À la simple consommation des arts et de la culture, préférer la participation active, en initiant et promouvant des projets culturels participatifs pour les citoyens et des projets inclusifs, faire de la participation et de l’inclusion un des critères pour un soutien financier des projets et structures culturels.
Cela signifie :
1. Promouvoir l'offre d'institutions culturelles décentralisées (dont les bibliothèques/médiathèques) au niveau communal et leur donner vie ;
2. Soutenir activement les artistes locaux, en les associant à moyen terme à la commune (résidences d'artistes, commandes, organisation de festivals…) ;
3. Inciter les institutions culturelles communales d’adhérer à la « Charte de déontologie pour les structures culturelles » établie par le ministère de la Culture en concert avec les acteurs culturels du Luxembourg. ;
4. Introduire des prix socialement acceptables pour les manifestations culturelles ;
5. Promotion équivalente de la culture dite "haute" et de la culture dite "alternative" ;
6. Encourager les initiatives à caractère non commercial ;
7. Rendre le « Kulturpass », qui vise à simplifier l'accès aux événements culturels, universellement accessible et en faire activement la promotion ;
8. Lors des manifestations culturelles organisées par la commune, la "carte d'invalidité" devrait donner droit partout à une forte réduction de prix ;
9. En impliquant la population dans la planification, l'offre culturelle devrait correspondre à la diversité culturelle de la population dans les communes et la refléter ;
10 Étendre l'offre culturelle dans les écoles et encourager la créativité des enfants et des jeunes en tenant compte de leurs idées et de leurs besoins ; se donner des critères quantitatifs et qualitatifs de cette offre ;
10. Organiser et promouvoir des événements culturels par le biais des maisons de jeunes;
11. Accès gratuit aux musées municipaux ;
12. Etablir, pour les grandes communes, un plan de développement culturel communal et organiser régulièrement des assises culturelles avec les citoyens pour définir ensemble les priorités de la politique culturelle communale ;
13. Encourager la création de tiers-lieux culturels, lieux de vie qui encouragent et abritent une diversité d’initiatives et qui participent à une dynamique collective visant à ancrer la culture dans le territoire. Partout en Europe, des musées, friches industrielles et centres culturels sont repensés et transformés en tiers-lieux culturels ;
14. Veiller à ce que la culture ait une place dans les rues et places de quartier, sortir la culture des espaces spécialisés si c’est possible, associer les citoyens dans des projets culturels ;
15. Mettre en place dans la société des projets qui favorisent la prise de conscience de l'histoire et qui traitent en particulier des crimes du régime nazi et du colonialisme.
8) Plus de sécurité grâce à un système social qui fonctionne !
Il s'agit de répondre au droit légitime à la sécurité des citoyennes. Toutefois, la "sécurité" ne peut en aucun cas aller de pair avec une restriction des droits des citoyens. Pour déi Lénk, la "sécurité" est donc avant tout le résultat d'un tissu social qui fonctionne, qui comprend les aspects les plus divers et qui constitue la base de l'épanouissement individuel. C'est pourquoi, pour déi Lénk :
1. Les compétences en matière de sécurité doivent rester aux mains des communes et ne pas être confiées à des entreprises de sécurité privées ;
2. Développer des projets préventifs conformément aux plans locaux de sécurité élaborés avec la police, le parquet et les services sociaux, vers une "police de proximité", une police décentralisée et proche des citoyens ;
3. Pas de vidéosurveillance de l'espace public : les caméras n'empêchent pas les crimes ;
4. Créer un conseil local de prévention et de gestion des conflits avec la participation des citoyens ;
5. Promouvoir de manière ciblée des projets scolaires qui transmettent des valeurs fondamentales telles que la coopération, la solidarité, la démocratie et la non-violence ;
6. Renforcer et développer les capacités de conflit et de coopération des enfants et des jeunes, ainsi qu'un entraînement anti-agression, un renforcement de l'estime de soi des élèves et la création d'un climat social à l'école ; offrir des cours de défense aux jeunes filles et aux femmes de tout âge;
7. Éclairage public adéquat : rendre les couloirs, les entrées et les sorties, les accès aux bâtiments, les aires de jeux ainsi que les accès aux parkings et aux parkings couverts délibérément visibles du point de vue de la sécurité ;
8. Animer l'espace public : en empêchant les monostructures, comme l'utilisation de certaines zones du quartier uniquement à des fins d'habitation ou de travail, peut contribuer à la sécurité ;
9. Créer des structures d'accueil décentralisées pour les personnes dépendantes. Développer un sentiment de cohabitation dans le respect mutuel par le biais du travail de rue, de l'information et de la médiation. Mettre en place des logements accompagnés pour les personnes sans domicile fixe ("housing first") afin de leur permettre de sortir de la spirale négative de la marginalisation et, le cas échéant, de la toxicomanie.